Bon, je dis « relativement », mais dans mon cas, bien sûr, on dirait plutôt « résolument » old school. Tu commences à me connaître. Je ne fais pas semblant d’être autre chose que ce que je suis : un geek qui va avoir cinquante ans dans quelques semaines.

1. Red Dead Redemption 2 (Rockstar Games)

On commence dans l’air du temps pour établir ma crédibilité. Je ne suis pas uniquement old school, quand même. Tout le monde s’entend pour acclamer cette suite de Red Dead Redemption, un des plus grands jeux de tous les temps.

Un western vachement sérieux (la condition humaine, les choix moraux, les conflits intérieurs, houla!), qui se déroule à la fin du 19siècle dans un monde tellement grand que tu finiras peut-être la campagne de 60 heures sans l’avoir exploré entièrement. On peut passer des semaines à ramasser des fleurs pour en faire de la soupe, à bichonner son cheval (parce que quand il meurt, c’est pour de bon) et à tirer plein de monde entre les deux yeux.

Pas sûr que ce sera tout à fait mon truc – je fais encore des cauchemars à propos de la séquence de dix-huit boutons nécessaire pour tirer un coup de fusil dans le jeu original –, mais le zeitgeist a parlé. Ça sort le 26 octobre et c’est disponible pour la PS4 et Xbox One. You dirty rat!

2. Dragon Quest 11 (Square Enix)

Je triche un peu parce que c’est le genre de jeu auquel je n’ai vraiment plus le temps de jouer, mais je salive quand même. Un exemple parfait du JRPG traditionnel, avec une longue quête héroïque, des batailles par menus interposés, des personnages et des ennemis conçus par Akira Toriyama (de Dragonball), des dizaines d’environnements magnifiques qui te caressent les rétines et de la musique orchestrale.

La laisse est courte, c’est l’histoire qui dicte l’exploration, c’est épique ET drôle : toutes les caractéristiques du genre sont là. Ça ne réinvente pas la roue, je te l’accorde, mais dans le genre maudite belle roue, on peut difficilement faire mieux. Disponible pour PS4 et PC.

3. The Messenger (Sabotage Studio)

Je t’ai déjà parlé de ce jeu. Je suis tombé en amour avec The Messenger et la gang du studio Sabotage au Comiccon, où ils participaient à la Zone de jeu Indie Loto-Québec. Des gens de Québec charmants, qui n’ont pas dormi pendant trois ans pour parfaire un hommage vibrant, mais intelligent, aux sidescrollers à la Ninja Gaiden, avec un peu de metroidvania dans la recette, un contrôle d’une solidité sidérante et une esthétique rétro parfaitement maîtrisée (qui se promène, pour des raisons narratives légitimes, entre un look 8-bit et 16-bit).

On les replace? Bon. Alors entretemps, le jeu est sorti pour PC et pour Nintendo Switch, et les critiques NE SE PEUVENT PLUS. Une pluie d’éloges, de 9 sur 10 et de 10 sur 10, et de places sur les listes de fin d’année de tout le monde et son influenceur. Qui plus est, le jeu vient avec une version québécoise. Des ninjas qui disent « coudonc », si c’est pas le bonheur, ça… Bravo les copains, ce succès est entièrement mérité, et ça solidifie ma réputation en tant qu’homme de goût.

4. Le SNES classique

Comprenez-moi bien : je viens d’atteindre l’âge où j’ai décidé que les meilleurs jeux de tous les temps datent d’il y a trente ans, et pas de discussion. Alors une réplique du Super Nintendo (en tout petit petit, c’est tellement mignoooooon!) avec une vingtaine de jeux dans le genre Zelda : A Link to the Past, Super Metroid et Final Fantasy III? Allo! J’ai littéralement campé devant EB Games pour m’en procurer un.

www.nintendo.com/super-nes-classic/

Bon, ce n’est pas tous les jeux qui ont bien vieilli – Castlevania 4 et Contra 3 sont essentiellement injouables et je ne me ferai pas d’amis en disant que Mega Man X est sans intérêt –, mais j’ai déjà fini Zelda (pour la quatrième fois de ma vie) et ça aurait pu être publié la semaine dernière. Grâce au mode « écran cathodique », on a l’impression de revenir en 1991. Ça vient avec des fils ridiculement courts pour les manettes, alors achète-toi des rallonges.

P.S. : Je sais que FF III, c’est en réalité FF VI.

Et un dernier titre pas encore sur le marché… À surveiller!

5. Save Your Nuts

Du studio québécois Triple Scale. Quand tu auras arrêté de rire du calembour grivois contenu dans le titre, tu remarqueras un jeu de style party extrêmement bien calibré. Deux équipes de petits animaux (écureuils, ratons laveurs, castors, tatous, etc.) se disputent une noix et tentent de la ramener dans leur propre but. Les arènes sont des endroits de tous les jours – un quartier résidentiel ou une gare, par exemple – bourrés d’obstacles et de dangers.

Mélange frénétique de basketball, de football américain et de jeu de tapochage, Save Your Nuts surprend par la qualité du contrôle et la profondeur des stratégies disponibles. Au dernier DreamHack, on a fait un tournoi et c’est tout juste si le toit ne s’est pas écroulé (bon, c’était au Stade olympique, mais tout de même). On en rit encore. On peut participer à la campagne de sociofinancement du jeu sur Ulule.

Joyeux Noël, mes petits geeks, et soyez fiers d’être des nerds.